saviNono le maudit tirage.
Dans n'importe quel autre groupe, il pourrait se battre pour la première place, ici il est dernier avec 0 point et un match à une moyenne de trois !
Le Turkménistan ne pouvait pas être absent de cette nouvelle édition, c'est un peu la mascotte de la LVMH ! (en vrai on n'avait plus grand chose sous la main, c'était ça ou les Fidji).
Après, 14 matchs c'est pas si mal dans le pire des cas (coucou la Tunisie !), on espère même un peu plus cette année, des nouvelles bientôt : sur le site officiel de la Fédé, ils disent être "à la veille du début de la compétition", va savoir ce que ça veut dire (on parie sur mai environ, sachant qu'il y a des compétitions continentales en avril).
Bizarrerie du calendrier : on aura le droit ce week-end à deux Moutropico au Nicaragua (l'UNAN Managua affrontera l'Export Sebaco) et en Thaïlande où Chiangmai jouera Nongbua.
L'affrontement nicaraguayen sera sûrement celui à suivre car il préfigurera probablement un affrontement à venir en finale ... sauf si bendjaz y met du sien !
Pour le duel Marf-BIG, cela se jouera probablement dès jeudi avec les matches de Fajr à Foolad et d'Al-Feiha à Riyad.
Au classement des buteurs, le premier est Michael Olunga, capitaine de la sélection kényane , avec 22 buts. Un parcours bien mou avec des passages très LVMH dans le championnat suédois (Djurgarden) et japonais (Kashiwa Reysol).
Le deuxième meilleur buteur est une vieille connaissance en la personne d'André Ayew, champion avec Al-Sadd, loin derrière avec 15 buts. On peut signaler les bonnes saisons de l'Algérien Bounedjah (Al-Sadd également) et de ... Cheikh Diabaté, onze buts avec Al-Gharafa.
Un espoir pour tous ceux qui galèrent : Ibai Gomez, ancien joueur de Bilbao et plus de 200 matches de Liga en compteur, signe ici après presque huit mois au chômage.
Vous ne le demandiez pas mais je vous donne des nouvelles de Lucas Piazon qui arrive par ici ! Dix ans après son départ pour Chelsea, le joueur découvrira donc le championnat brésilien (il avait, sauf erreur de ma part, quitté Sao Paulo sans disputer un match en pro).
La FIFA ayant donné l'autorisation aux joueurs étrangers de rompre leurs contrats, les départs se poursuivent : Pablo quitte le Lokomotiv Moscou pour Flamengo (transfert payant), Junior Alonso part aussi au Brésil, et Krychowiak part de Krasnodar pour l'AEK Athènes (en prêt pour le moment semble-t-il).
Il est à noter, concernant Krychowiak, que je soupçonne Alain d'être allé traîner sur l'Instagram de Célia Jaunat.
Dzyuba n'est pas dans la liste pour le stage prévu par Valéry Karpine à la place du barrage que devaient jouer les Russes contre la Pologne.
On ne sait pas vraiment ce qui s'est passé (une partie de la presse dit que le joueur a décliné la sélection, lui laisse entendre que non) mais cela a un rapport avec la situation en Ukraine (Dzyuba ayant de la famille là-bas).
Belle collection de blessures:
"Paolo Diogo, joueur du Servette, veut fêter un but en s’accrochant aux grilles … mais il a eu la mauvaise idée de garder son alliance pour ce faire. Un doigt coincé = un doigt perdu."
-->J'ai un vague souvenir que c'était arrivé en France à Helder Esteves qui a (un peu) joué à l'AJA et en D2.
Du Bilan mensuel LVMH #1 2021.
Le football a toujours eu un impact social fort, mais une catégorie a souvent été tenu un peu à part en Amérique Latine: les peuples indigènes. Colo-Colo, au Chili, n?a aucun lien avec les Mapuches, Aucas a comme blason un améridien Huaorani (aussi appelé Aucas), mais a été fondé par Shell en l?honneur de la résistance de ce peuple contre leurs exploitations pétrolières. Le foot était aussi traditionnellement vu comme une activité de fainéant par ces communautés. Mais tout cela a changé avec le Mushuc Runa.
Mushuc Runa est tout d?abord le nom de la coopérative des membres du peuple Chibuleo, fondée en 1997 par l?avocat indigène Luis Alfonso Chango, avec pour but d?aider les populations indigènes à avoir un accès normal au crédit, pour aider au développement de leurs communautés face à la discrimination des banques traditionnelles. Mushuc Runa signifie en quichua (une des nombreuses variantes du quechua, la langue des Incas) Homme (Runa) Nouveau (Mushuc). Après une croissance exponentielle de l?organisation après la crise économique de 98-99, le dirigeant décide de créer un club de football. Le but de ce club? Avoir des footballeurs indigènes au plus haut niveau, mais aussi lutter contre les discriminations dont sont victimes les peuples indigènes. Le blason reprend les couleurs de la coopérative, avec le vert et le blanc, et le logo est un Chibuleo tirant dans un ballon, reconnaissable à son poncho rouge bordeaux, typique de cette communauté. De là vient le surnom de Ponchito pour le club et ses joueurs, et c?est un habit que les joueurs utilisent régulièrement en entrant sur le terrain ou pour célébrer. Les couleurs des maillots sont généralement le vert, le blanc et le bordeaux, reprenant les couleurs du blason.
L?histoire commence au plus bas niveau, dans le championnat local de la province de Tunguharua. Après une ascension en 3ème division en 2008, le club monte en Serie B en 2011. Le projet de joueurs indigènes est à long terme, plutôt tourné autour de la formation. Luis Isama, d?un peuple au nord de Quito, joue quelques matchs, mais c?est surtout Cristian Pandi (accessoirement marié à une des filles de Chango) qui joue de nombreux matchs, même s?il n?est qu?à moitié indigène. Fin 2013, Mushuc Runa obtient sa place en Serie A. Malgré un court passage en Serie B de 2 ans entre 2017 et 2019, Ponchito s'établit comme un club du ventre mou équatorien. Le projet de footballeur indigène de haut niveau prend plus de temps que prévu, malgré une apparition de Pandi en Serie A en 2014, lui qui joue plutôt avec l?équipe B.
Chango est connu pour ses déclarations et ses renvois d'entraîneur, mais il continue d?apporter au club. Il est nommé meilleur dirigeant équatorien en 2018, lorsque le club remporte la série B, un an avant la première qualification pour la Copa Sudamericana de son club en 2019. L'expérience se termine au premier tour, avec une élimination aux tirs au but après 2 matchs nuls contre les chiliens d?Union Española, mais permet de positionner le Ponchito et son projet sur la carte du foot sud-américain, avec notamment une visite de plusieurs jours de Juan Pablo Sorín.
Le club a aussi inauguré un nouveau stade, entièrement financé par la coopérative et les fonds du club, dans la communauté d?Echaleche et ses 500 habitants, à plus de 3200 m au-dessus du niveau de la mer. L?extension du stade a donné un bon exemple du travail communautaire des peuples indigènes, avec la minka. La minka est le travail communautaire, pour la construction d?un projet commun, pour les récoltes... Toute la communauté participe gratuitement, pour ?uvrer au bien de la communauté. Dans certains pays, cela fonctionne aussi pour des projets personnels (maisons, grange,.) avec la réciprocité quand c?est le tour du voisin. Grâce à la minka, de nouvelles entrées ont pu être défrichées et la capacité du stade a été augmentée de 6500 à 8200 spectateurs. Après des années sans infrastructures, à chercher où s'entraîner au jour le jour, le club peut désormais compter sur plusieurs stades pour les catégories de jeunes masculines et féminines. Il y aussi plus de sponsors, notamment en relation avec les peuples indigènes, avec 2 nouvelles coopératives sur le maillot cette année, même si le budget reste loin des gros durs du championnat équatorien. Chango est désormais un peu en retrait, et c?est une de ses filles, Karina Chango, qui prend la relève du père, autant dans la coopérative que dans le football. Malgré des études à l?étranger, en tant que que femme et indigène, elle dénote dans le milieu du foot équatorien. Elle a postulé à la fédération, et est aussi vice-présidente de la Ligue de football du Tunguharua.
En ce début d'année 2021, l'entraîneur de la qualification à la Sudamericana, Geovanny Cumbicus, est de retour. Une des conditions à ce retour est que des footballeurs indigènes jouent enfin, à quasiment tous les matchs. Et c?est ce qui s?est produit le dimanche 28 février, avec l?entrée en cours de match de Jonathan Capuz. Le club peut désormais compter sur d?autres jeunes footballeurs indigènes, avec Brian Caizabanda, Atik Lozano et Kevin Caizaguano, qui espèrent aussi faire leurs débuts cette année. Une Superligue Indigène a également été créée et sa première édition aura lieu cette année.
Alors que la lutte pour l?intégration et la représentation des peuples indigènes dans la société équatorienne avance, avec quasiment 20% des votes pour le parti indigéniste Pachakutik lors du premier tour des élections présidentielles de février dernier, le rêve de Mushuc Runa de voir des footballeurs des peuples indigènes continue de se construire.
Par contre, impossible de trouver ses coordonnées GPS. Apparemment c'est sur la commune Echa Leche, dont tous les sites de cartographie que je connais n'ont jamais entendu parler..